The Ghosts Are Returning

Group 50:50

« The Ghost are returning » traduit en français par « Le Retour des fantômes » est un projet de théâtre musical du PODIUM Esslingen avec le Groupe50:50, le Centre d’art Waza de Lubumbashi et  European Alternatives en co-production avec le CTM Festival Berlin, l’euro-scène Leipzig, la Kaserne Basel et le Vorarlberger Landestheater, avec le soutien de TURN
Fonds de Kulturstiftung des Bundes, Fachausschuss Theater Basel et   Pro Helvetia.

« The Ghost are returning » traduit en français par « Le Retour des fantômes » est un projet de théâtre musical du PODIUM Esslingen avec le Groupe50:50, le Centre d’art Waza de Lubumbashi et  European Alternatives en co-production avec le CTM Festival Berlin, l’euro-
scène Leipzig, la Kaserne Basel et le Vorarlberger Landestheater, avec le soutien de TURN Fonds de Kulturstiftung des Bundes, Fachausschuss Theater Basel et   Pro Helvetia.

D’une part, il ne s’agit pas d’un spectacle sur la restitution, mais sur un dossier particulier, celui de sept squelettes Mbuti bien identifiés qui ont été exhumés au Nord-Est du Congo et qui sont conservés dans les labos de l’université de Genève. L’oppression des Mbutis par différentes communautés perdure depuis des siècles, la forêt équatoriale qui a constitué leur habitat depuis des générations est menacée. Ces squelettes sont un cri d’alarme pour cette communauté, pour notre humanité et pour la planète.

D’autre part, les arguments scientifiques qui ont justifié cette injustice ont depuis longtemps démontré leur vacuité. Les restes humains ne font quasiment plus l’objet d’une discussion sur la pertinence de leur restitution. A l’opposé, le matériel culturel contenu dans les musées ethnographiques ont connu une autre forme de sacralisation par le biais de leur statut
d’œuvre d’art. Certains se questionnent encore pour savoir s’il faut donner des cours d’histoire de l’art aux villageois africains pour assurer la continuité de ce statut avant d’opérer une restitution. Ce projet rappelle que la création artistique n’a pas entendu les institutions pour exister, et que les frontières entre l’art et la vie, et entre les disciplines artistiques sont tout aussi factices que les autres frontières humaines, que le performatif se donne à voir comme le visuel s’expérimente comme un fragment de vie. La restitution est ainsi une quête de sens mutuelle où chacun a à apprendre, humblement, de l’autre.

Les directeurs artistiques Christiana Tabaro et Michael Disanka, originaires de Kinshasa, et les deux Suisses Elia Rediger et Eva-Maria Bertschy, partent d’un fait qui relie leurs pays d’origine : en 1952, un médecin suisse a ramené de la province congolaise de l’Ituri sept « squelettes pygmées », et les a mis à la disposition de l’Université de Genève à des fins de recherche. Contrairement à d’autres squelettes et crânes africains qui sont conservés par milliers dans les archives des musées européens, les noms, les dates et les causes de décès ainsi que l’origine approximative des sept squelettes sont connus. Les artistes* du Group50:50 partent donc à la recherche de leurs descendants pour comprendre si ces derniers veulent récupérer les squelettes et donc les esprits de leurs ancêtres. Car ce qui n’est que rarement pris en compte dans le débat sur la restitution : Avec les masques, les crânes et les squelettes retournent également les esprits que les Européens ont volés et enfermés à l’époque coloniale. Sept fantômes retournent donc dans les forêts du Congo, où le peuple nomade des Mbuti est aujourd’hui encore persécuté, victime de massacres et d’épidémies, tout en résistant.

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