Les musées en convers(at)ions

Matos. Rends-moi mon aieul. Lubumbashi, Haut-Katanga, DRC, 2000 / Huile sur toile. 44.5 x60cm
Coll. MRAC – inv. HO.2013.57.483 / Tous droits réservés

ATELIER

Perspectives Congolaises sur la restitution des biens culturels et la transformation des pratiques muséales en Afrique.

Du 22 au 24 octobre 2018 à l’académie des Beaux – Arts à Kinshasa

Dans le jeu de ping pong qui s’annonce avec la perspective de la restitution des biens culturels africains détenus dans les musées des anciennes puissances coloniales, se révèle l’urgence d’un débat sur les pratiques muséales en Afrique. Cette urgence est celle de comprendre comment l’histoire des musées en Afrique, comment les institutions sont construites et comment ils opèrent aujourd’hui, comment l’initiative de l’AFRICOM comme communité des musées africains est un outil important pour échanger sur les défis et réalités communs, mais aussi d’appréhender des pratiques alternatives, qui naissent de projets artistiques ou éducatifs indépendants de nos musées ou en collaboration avec eux.

Cet atelier n’a pas vocation à dresser un état des lieux détaillés de la situation des musées au Congo, mais de créer des liens, dans un contexte de conscience historique des actions qui ont été menés dans le passé au Congo et ailleurs sur le continent, entre institutions et initiatives individuelles, entre chercheurs, praticiens et artistes du secteur.

Ce forum initie ainsi des conversations qui, nous espérons, pourront orienter les transformations (conversions) qui naîtront des collaborations entre divers acteurs, pour mieux faire face aux enjeux de la restitution des biens culturels africains.

Dans les années 1970, la R. D. Congo (Zaïre à l’époque) avait pris une longueur d’avance sur le sujet. En 1973, le Président Mobutu Sese Seko lance le débat lors du 3eme congrès de l’Association International des Critiques d’Art (AICA), tenu à Kinshasa. Lors du discours inaugural, il fait de sa conviction que « l’art est la façon la plus sublime et la plus palpable pour extérioriser l’authenticité » une revendication politique en appelant pour une restitution des « œuvres d’art des pays pauvres ».  Les travaux de ce congrès seront notés avec intérêt dans la résolution 3187 sur la Restitution des œuvres d’art aux pays victimes d’expropriation adoptée la même année par les Nations Unis. La même résolution sur laquelle s’appuie la demande du Bénin à la France en 2016.

Si l’expérience de la restitution au Zaïre de plus d’un millier d’objets dans les années suivantes par la Belgique n’a pas été jugée concluante, d’autres formes de coopération ont vu le jour, sur d’autres types de coopération. L’exemple le plus éloquent étant la construction du musée national à l’espace Tembe na Tembe au cœur de Kinshasa par l’Agence Coréenne de Coopération Internationale (KOICA), dont l’inauguration est prévue dans les mois qui viennent.

Mais cette histoire institutionnelle ne résume pas à elle seule l’évolution des pratiques muséales au Congo. Pour être exhaustive, elle doit intégrer des projets de recherches et les évolutions des curricula d’enseignements des arts, et diverses initiatives qui abordent les questions de mémoire et de patrimoine tels que les expositions formelles et informelles, des interventions artistiques dans les espaces publics, des créations en danse, musique, des performances, des installations, etc. C’est cette panoplie d’actions que l’atelier voudrait mettre en lumière, en abordant de manière critique ce qu’elles inspirent dans les pratiques muséales.

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