Moto ya Kimpwanza

La fête de l’indépendance de la République Démocratique du Congo est l’occasion d’un hommage culturel et artistique de nos héros par les nouvelles générations. Djo Kit et Feza Kayungu souhaitent porter ce message à travers une installation performance qui lie art oratoire, rituels de feu et peintures.
Le point de départ de cette conversation est la pratique épistolaire de Lumumba. La mémoire de ce héros est maintenue à travers ses mots récoltés dans ses discours et dans ses lettres. S’engageant dans une forme de réplique à ces lettres, Feza et Djo Kit écrivent à Lumumba et aux autres héros de l’indépendance dans une célébration ritualisée du combat pour l’émancipation africaine.

Ce projet est également un travail de mémoire pour les jeunes générations parfois blasées par la réalité contemporaine des Etats et les espoirs déçus des décennies passées. « Nous étions à l’école en train d’étudier l’histoire de l’indépendance de notre très cher pays. Quand tout à coup, certains se mirent à blâmer Lumumba, ils dirent qu’il s’était empressé à demander l’indépendance. Et plus, ils lui imputèrent la mauvaise condition de vie que nous traversons actuellement. Ces accusations m’avaient parues injustes. Et nous, quelle est notre responsabilité pour perpétuer son combat ? Tout le monde a le devoir de contribuer à la construction d’une vie meilleure quel que soit son domaine professionnel. J’interroge ici à travers ces lettres ordinaires, différentes personnes. Que pouvaient-ils dire s’ils étaient vivants ? Et qu’avons-nous fait de la liberté que nous avions acquise et qui fera bientôt 63 ans ?
Faudrait-il continuer à le blâmer et léguer aux générations suivantes cet héritage d’amertume ? »

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