La 5e conférence biennale de l’Association des études africaines d’Afrique (#ASAA2023) se tient à Lubumbashi, en République démocratique du Congo, pour la première fois dans un pays francophone. Elle entend renforcer stratégiquement les institutions des savoirs dans le but de centrer le panafricanisme comme horizon intellectuel de la recherche critique. 

Le thème de la conférence de cette année est : « Rapatrier l’Afrique : Problématiques Anciennes & Perspectives Critiques ». La rencontre de l’Afrique avec d’autres parties du monde est remplie d’histoires contestées.

L’esclavage transatlantique, la colonisation, et l’enlisement actuel du continent dans les systèmes mondiaux d’accumulation, continuent de susciter des critiques parmi les chercheurs, notamment en ce qui concerne les privations, l’exploitation et l’extraversion de l’Afrique. L’esclavage et la colonisation continuent d’être fustigés, non seulement en tant que crimes hideux contre l’humanité, mais aussi pour leur impact continu sur les connaissances et le patrimoine culturel africains. Les échanges mondiaux avec l’Afrique se perpétuent dans un système de pillages, de destructions et d’anéantissements culturels. 

Le Centre d’art Waza collabore avec le Centre Arrupe pour la Recherche et la Formation (CARF) ainsi que l’Université Nouveaux Horizon (UNH)  au sein du comité local d’organisation. Il présente une programmation culturelle qui comprend une installation performance, une installation vidéo, une soirée Dj set live et un atelier Transnational Restitution Movement.  

Nkishi a Nkolomonyi, une prosopopée ancestrale est un projet basé sur des études récentes menées sur une œuvre d’art Songye conservée au MAS / Museum aan de Stroom à Anvers, qui est la statue (« nkishi ») du chef Nkolomonyi, un résistant Songye condamné à mort et tué par l’administration coloniale. Cette sculpture fait actuellement l’objet de recherches de provenance approfondies, tant en Belgique qu’au Congo, et son origine illicite tend à être prouvée.  

La chorégraphe Lambick Meli et l’artiste plasticienne Rita Mukebo se sont emparées du sujet pour redonner poétiquement la parole au chef et sonder la signification spirituelle d’une éventuelle restitution d’un objet qui deviendrait ainsi bien plus qu’une œuvre d’art. L’installation performance ouvrira le colloque de l’ASAA au Bâtiment du 30 juin/Théâtre de la Ville le 25 octobr 2023. 

Waza < > cheza : avec DJ Spilulu  

La soirée de clôture du colloque le 28 octobre qui correspond à la remise du prix du livre Pius Adesanmi. Un Set DJ avec l’afro house sera conçu avec des citations choisis de l’auteur en hommage de qui le prix est décerné et des meilleurs moments choisis du colloque. Comme on le dit dans le réseau Another Roadmap School « people who think together, dance together”, c’est ainsi une invitation à considérer le moment festif comme un prolongement nécessaire de la réflexion conviviale du colloque. 

Rapatrier l’Afrique, perspectives artistiques : projections de films et discussions 

Un programme de film sera présenté dans le cadre du colloque, qui illustrent les voix congolaises sur le sujet en lien avec des collections en Belgique, en Allemagne et en Suisse. Ce programme se fera en prolongement avec l’initiative Transnational Restitution Movement. A travers ce programme initié par le groupe 50-50, Waza invite des artistes, des activistes et des penseurs d’Europe et d’Afrique qui représentent l’avant-garde d’un mouvement de restitution. Dans une série unique de leçons, de pièces et d’interventions, ils discutent des pratiques artistiques et politiques qui redéfinissent les identités africaines et européennes et la coopération transcontinentale. Ils explorent et tente de suggérer comment les objets peuvent être restitués dans leur signification symbolique, sociale et historique en reliant les contextes contemporains de production de connaissances, d’interaction sociale et de justice internationale.